Théâtre: Un fil à la patte

Dernière mise à jour le 28 février 2013

Cette année, les comédiens de l'atelier théâtre s'attaquent à un grand classique du vaudeville: "Un fil à la patte", de Georges Feydeau. En choisissant cette pièce, cette troupe dynamique se frotte à une comédie haute en couleur dont le rythme effréné tient les spectateurs en haleine autant qu'il met les comédiens hors d'haleine.

Dans le Paris du début du 20^e siècle, Fernand de Bois d'Enghien souhaite rompre avec sa maîtresse, vedette à l'Alcazar, en raison de son mariage imminent avec la fille d'une baronne. Ne réussissant pas à mettre son plan à exécution, il se retrouve embarqué dans une sale histoire lorsque sa maîtresse est engagée par la mère de sa future femme pour chanter à son mariage.

Un exercice de haut vol

C'est donc ce vaudeville, plein de malentendus et de quiproquos, que présenteront cette année les étudiants de l'atelier théâtre de la HEP. "Dans cette œuvre, Georges Feydeau porte un regard féroce sur la société. Les personnages parlent beaucoup d'amour mais c'est l'argent qui leur fait tourner la tête", raconte Corinne Arter, qui dirige et met en scène les pièces de l'atelier théâtre de la HEP depuis plusieurs années. "Cette pièce est un exercice de haut vol pour les acteurs du fait du rythme de jeu très élevé. Les comédies, d'une manière générale, sont d'ailleurs très difficiles à jouer." Ancienne directrice de l’École de théâtre de Martigny et du théâtre de l’Alambic, Corinne Arter laisse toujours les étudiants de son atelier choisir les pièces qu'ils vont jouer. Quelles raisons ont donc motivé ce choix audacieux? " C'est très drôle, et avec le rythme de la pièce, on ne s'ennuie jamais!" explique Juan Francisco Vinuesa Robles, l'un des membres de la troupe, étudiant en enseignement préscolaire et primaire BP.

Le théâtre, outil pour l'enseignement

Quelques étudiants de l'UNIL participent à l'atelier mais la majorité des 12 comédiens du groupe sont des étudiants ou des formateurs HEP. Il faut dire que pour certains, il existe un lien évident entre le théâtre et l'enseignement. "De mon point de vue, l'enseignement est une improvisation constante face aux élèves" affirme Julien Schäfer, étudiant BP. "Le théâtre permet de s'habituer à cet exercice, même si le public est différent." Pour Hervé Henchoz, "jouer développe de nombreuses compétences, comme celle d'apprendre à poser sa voix, qui sont utiles au-delà de l'enseignement, dans la vie de tous les jours."

La musique pour approfondir le vécu du spectateur

Cette année, le jeu des comédiens sera ponctué par une musique de scène jouée en direct par deux étudiants en musique de la HEP, Nicolette Regard et Xavier Nussbaum. Coachés par Sabine Châtelain, professeure formatrice au sein de l'Unité d'enseignement et de recherche Pédagogie et psychologie musicales de la HEP et par Stéphane Borel, professeur à la Haute école de musique de Lausanne (HEMU), ils joueront une composition de leur propre cru. "C'est un joli défi que relèvent ces étudiants, car ils devront à la fois capter la dramaturgie de la pièce, décider quels moments sont les mieux appropriés pour intervenir et choisir la forme que prendra la musique. En effet, la musique de scène peut avoir plusieurs fonctions. Elle peut, dans sa forme la plus sommaire, servir de bruitage à l'action ou dans sa forme la plus élaborée, viser à approfondir le vécu émotionnel du spectateur, donner une autre dimension à ce qu'il voit," indique Sabine Châtelain.

Avec en plus d'une musique en direct, des décors fournis par l'Opéra de Lausanne et de Genève, "Un fil à la patte", version HEP, risque bien d'offrir un très beau moment à ses spectateurs.                                                        

Informations pratiques

Trois représentations gratuites et ouvertes au public auront lieu les 21, 22 et 23 mars à 20h00 à l'Aula des Cèdres. Les enseignants sont invités à y amener leurs élèves dès 12 ans. Un dossier pédagogique est à leur disposition sur demande. Réservations: accueil(at)hepl.ch