Une pédagogie collective pour chacun
Dernière mise à jour le 3 juillet 2018
Anne-Marie Jovenet est maître de conférences honoraire à l'Université Charles-de-Gaulle, à Lille, en France.
Peut-on penser une exigence plus forte pour un enseignant que de vouloir faire réussir chacun de ses élèves?
C’est d’abord une exigence professionnelle, quel que soit le milieu socio-culturel dans lequel l’enseignant travaille, plus précisément une exigence institutionnelle, explicitée par les instructions ou les mesures imposées visant à réduire les écarts, mais aussi une exigence personnelle, peut-être la plus contraignante: qui n’a envie que son travail ait des effets visibles dans les cas difficiles… une exigence et un dilemme à la fois: l’attention à l’individu ne fait-elle pas découvrir, derrière l’élève en difficulté, un enfant en souffrance dans sa famille et ne vient-elle pas mettre en péril la réussite de tous?
Un questionnement qui permet l'analyse des modes de travail en pédagogie Freinet
À travers cette conférence, Anne-Marie Jovenet vise à déconstruire cette sorte de logique: et si l’enfant en souffrance dans son milieu familial était un bon élève? Et si les difficultés des élèves relevaient de certaines formes pédagogiques? Et si l’enseignant, pour se déculpabiliser de ne rien pouvoir faire pour un enfant en souffrance dans son milieu le transformait en élève en difficulté pour retrouver une certaine maîtrise de la situation?
C’est avec ce questionnement que peuvent être analysés les modes de travail en pédagogie Freinet, leurs effets sur les élèves, mais aussi la manière dont ils construisent les rapports entre individu et collectif aussi bien au niveau des élèves que des enseignants.