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Un second prix prestigieux récompense une étude sur les effets de l’inclusion sur les élèves ordinaires

Dernière mise à jour le 12 juin 2014

Après une distinction internationale, c'est au tour de la Conférence suisse de coordination pour la recherche en éducation (CORECHED) de récompenser les travaux sur l'inclusion d'un professeur de l'Université de Fribourg, Gérard Bless, et deux chercheuses actuellement à la HEP Vaud, Rachel Sermier Dessemontet et Valérie Benoit.

La Confédération et les cantons ont décerné, le 26 mai, le cinquième Prix CORECHED de la recherche en éducation. Doté d’un montant de 25 000 francs, le prix récompense cette année un projet de recherche en pédagogie spécialisée. Les lauréats sont Gérard Bless, professeur à l’Université de Fribourg, ainsi que Rachel Sermier Dessemontet, professeure formatrice et Valérie Benoit, chargée d’enseignement, toutes deux actuellement en activité à la HEP Vaud.

Deux prix prestigieux aux plans suisse et international

Le Prix CORECHED est attribué pour la cinquième fois par la Confédération et les cantons. Il est doté d’un montant de 25 000 francs. L’étude primée en 2014 s’intéresse à l’intégration scolaire d’enfants ayant une déficience intellectuelle. Il a été remis à l’occasion d’une cérémonie officielle à Berne, le 26 mai, par le chef du Département de l’économie, de la formation et de la recherche, Johann Schneider- Ammann, et le président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique, Christoph Eymann, Conseiller d’Etat à Bâle-Ville.

Les travaux des trois chercheurs avaient déjà été distingués au niveau international par l’<i>Australian Society for Intellectual Disability</i> qui leur avait décerné le prix international de la recherche 2013. Et pour cause, l’étude menée complète l’état de la recherche sur le sujet, jusque-là plutôt lacunaire, à l’aide d’une solide méthodologie.

Des travaux pour objectiver un débat souvent émotionnel

Dans son communiqué, la CORECHED souligne le grand intérêt, sur le plan à la fois scientifique et politique, de cette recherche. qui "permet également de confirmer pour le contexte suisse les résultats obtenus dans d’autres pays." Selon la loi fédérale de 2004 sur l’égalité pour les handicapés,poursuit le communiqué, "les enfants et adolescents handicapés doivent être autant que possible scolarisés dans des classes ordinaires, postulat qui a été repris dans le concordat sur la pédagogie spécialisée adopté par la CDIP en 2007. Or les changements que cela induit soulèvent un grand nombre de questions. Les résultats du travail de recherche récompensé aujourd’hui apportent des informations importantes et utiles pour l’ensemble des acteurs concernés (parents, enseignants ou autres professionnels) et pourront contribuer à objectiver le débat, souvent émotionnel, sur la question de l’intégration scolaire des enfants handicapés."

Inclure les élèves avec une déficience intellectuelle dans des classes ordinaires avec le soutien d'un enseignant spécialisé au lieu de les scolariser dans des écoles spécialisées: c’est la voie sur laquelle se sont engagés plusieurs cantons depuis 2008 alors que la Suisse était jusqu'alors l’un des pays les moins intégratifs d'Europe. Cette tendance ne représente évidemment pas un hasard.

Des cantons en route vers l'inclusion

C'est en effet depuis 2008 que le financement et l’organisation de la scolarisation des enfants à besoins particuliers a été transférée de l’Assurance invalidité aux cantons.Plusieurs cantons ont depuis lors adhéré à l’accord intercantonal sur la collaboration dans le domaine de la pédagogie spécialisée édicté par la CDIP. Cet accord enjoint les cantons à préférer des solutions intégratives pour les élèves ayant des besoins particuliers. Avant cet accord, Fribourg et Zürich avaient déjà fait le choix de promouvoir l’intégration d’élèves ayant une déficience intellectuelle. "Autrement dit, des enfants qui connaissent des limitations significatives dans leur fonctionnement intellectuel et leurs habiletés adaptatives", explique Rachel Sermier Dessemontet, professeure formatrice à la HEP Vaud au sein de l'Unité d'enseignement et de recherche Pédagogie spécialisée.

C’est suite à un mandat de ces deux cantons que Gérard Bless, directeur de l’institut de pédagogie curative de l'Université de Fribourg, Rachel Sermier Dessemontet, et Valérie Benoit, qui travaillaient à l'époque dans cet institut, ont mené un projet de recherche sur la question. L'objectif était de déterminer les effets de l’intégration des élèves ayant une déficience intellectuelle dans les classes primaires ordinaires. Les cantons du Valais, de Vaud et de Berne ont également été impliqués dans ce projet de recherche financé par le Fonds National Suisse de la recherche scientifique (FNS).

La voie de l'intégration encouragée par les résultats de la recherche

L’un des buts du projet était d’évaluer les effets de l’intégration sur les apprentissages des élèves avec une déficience intellectuelle. C’est sur ce sujet que Rachel Sermier Dessemontet a conduit sa thèse. Ses résultats ont montré que les élèves avec une déficience intellectuelle faisaient autant ou légèrement plus de progrès dans une classe ordinaire avec du soutien que lorsqu'ils étaient scolarisés dans des écoles spécialisées.

Un autre but du projet consistait à vérifier que l'inclusion des enfants avec une déficience intellectuelle dans des classes ordinaires ne prêtéritait pas les progrès des autres élèves de la classe. Toujours sous condition qu'un enseignant spécialisé assure un soutien de 6 à 9 périodes aux élèves intégrés. C'est ce qu'ont fait  Rachel Sermier Dessemontet et Gérard Bless dans une étude qui leur a valu le prix international de la recherche 2013, décerné par l’Australian Society for Intellectual Disability.

L'une des forces de cette recherche a été d’examiner si une différence significative s'observait dans les progrès de trois groupes d'élèves distincts: les élèves peu, moyennement et très performants. "Jusqu'ici, aucune étude n’avait encore vérifié si l’intégration d’élèves ayant des besoins particuliers n’avait pas un effet différent sur ces groupes avec des performances distinctes en classe. Il était donc important de faire cette distinction."

Une attitude plus positive vis-à-vis du handicap

"Mais au-delà des bénéfices académiques, je suis surtout contente des résultats auxquels nous sommes arrivés. Il a déjà été démontré par de nombreuses études que l'inclusion favorise une attitude positive chez les enfants vis-à-vis du handicap et de la différence en général. C’est un enjeu très important pour l’inclusion des personnes en situations de handicap dans la société. Mais, il était aussi essentiel que nous vérifions que l'inclusion n'était pas un frein pour les autres élèves,Il serait en effet difficile de soutenir cette pratique si des effets négatifs avaient été constatés."

Désormais, Rachel Sermier s'attelle déjà à une autre question: "Comment outiller les enseignants face à l'intégration d’élèves ayant une déficience intellectuelle? Il ne faut pas sous-estimer le défi que cela représente pour eux.                                                      

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