Il a connu les débuts de la Haute école pédagogique du canton de Vaud, quand celle-ci ne comptait que 800 étudiant·e·s et 150 collaborateur·trice·s. Après 23 ans, dont 19 passés en tant que Directeur de la Formation, Cyril Petitpierre prend sa retraite. L’occasion de revenir sur son parcours.
Quel a été votre parcours?
J’ai commencé ma carrière en tant qu’instituteur primaire, à Gland dès 1983. À l'âge de 27 ans, j’ai été nommé doyen dans un nouvel établissement secondaire, tout en continuant d’enseigner. Pendant cette période, j’ai également repris des études en sciences de l’éducation à l’Université de Genève. En 1994, lors de la réforme "École vaudoise en mutation", j’ai été sollicité pour devenir répondant cantonal pour l’implémentation du système d’orientation des élèves. Ce rôle m’a donné l’opportunité de former les enseignants à ce nouveau dispositif et aux nouvelles compétences qu’il impliquait.
J’ai rejoint la HEP Vaud en février 2001 en tant que doyen dans l’équipe en charge de la formation continue. Puis, j’ai à nouveau repris des études en administration publique à l'Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP). En 2005, j’ai accepté de prendre part à l'équipe de direction transitoire en tant que Directeur de l’enseignement. Durant cette période, nous avons réorganisé les formations pour répondre aux exigences de la reconnaissance des diplômes, obtenue en 2006, ainsi qu'aux standards du processus de Bologne. J'ai été officiellement confirmé à ce poste en 2008.
Quel aspect de votre carrière vous a le plus passionné?
Durant ces 19 années, il y a toujours eu de nouveaux projets à mener, si bien que je ne me suis jamais ennuyé. Chaque défi était stimulant et la HEP Vaud offrait les outils et les ressources nécessaires pour bien accomplir notre mission. J’ai eu la chance de travailler sur une grande diversité de projets, allant des questions RH très formelles aux initiatives pédagogiques novatrices. Ce que j'apprécie particulièrement, c’est de pouvoir collaborer avec une équipe, écouter des avis divers et les prendre en compte pour construire des réalisations ambitieuses. C’est la conduite de ces projets collectifs qui m’a le plus passionné.
Avez-vous surmonté des difficultés?
J’ai accepté de devenir Directeur en 2005, lorsque la première loi sur la HEP a été brutalement abrogée. Il a donc fallu réinventer l’institution. Cela n’a pas été facile, mais l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices ont fait preuve de solidarité et montré beaucoup de confiance mutuelle. C’était une période difficile, mais quand même avec de beaux moments. Je me souviens de finaliser, en équipe, les classeurs pour la reconnaissance des diplômes pour la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) au bout de la nuit et de les amener ensuite en voiture à Berne.
Y a-t-il eu d’autres moments marquants à la HEP Vaud?
Bien sûr. Un moment fort a été l’annonce de l’accréditation institutionnelle sans conditions en 2019. Les cérémonies de remise de diplômes, bien que solennelles, restent également des moments très émouvants. Remettre un millier de diplômes donne véritablement un aperçu du chemin parcouru et du travail accompli. Les retours positifs des directeurs d’établissement scolaire, qui accueillent nos diplômés, sont également très gratifiants. Ils nous permettent de mesurer l'impact de notre travail. Et là, on peut se dire que l’on a bien fait notre job!
Sinon, les rencontres, comme par exemple les Portes de l’Avent organisées par différentes équipes pendant le mois de décembre sont des moments chaleureux que j’apprécie, car ils permettent de créer des liens en dehors des séances formelles et de les renforcer.
Avez-vous des projets pour votre retraite?
Je suis d’abord reconnaissant d’avoir pu contribuer activement à un projet aussi passionnant que celui de la HEP Vaud, avec des collègues investis au service de l’École, ouverts aux échanges constructifs, qui n’hésitent pas se lancer dans de nombreux projets aussi bien dans les établissements vaudois que dans des collaborations internationales. Je me retire ainsi confiant dans les ressources de l’institution et sa capacité à répondre aux défis.
Mon retrait est un choix, ce qui est une chance. J’ai préféré faire une étape avant la retraite complète, car je continue à travailler à 30% à la HEP Vaud pour différents projets. Je continue aussi à présider la commission suisse de reconnaissance des diplômes du secondaire 1. Sinon, sur un plan plus personnel, la rénovation d’un chalet, en mettant directement la main à la pâte, fait partie de mes projets, tout comme prendre plus de temps pour des activités culturelles et continuer à être ouvert aux opportunités qui se présentent.