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Colloque "Éthique et cultures religieuses en tensions"

Dernière mise à jour le 12 juillet 2018

Du 6 au 8 mai l'UER Didactiques des sciences humaines et sociale propose un colloque sur le thème "Éthique et cultures religieuses en tensions: entre respect des convictions et enseignement des sciences humaines", à la HEP Vaud. Mathieu Gagnon analysera les tensions entre réflexion critique et reconnaissance de l'autre au sein de l'enseignement "Éthique et culture à l'école" lors d'une conférence publique.

Dans la plupart des pays dont l’État est défini comme neutre ou laïque, les enseignant(e)s en éthique et cultures religieuses (faits religieux, morale laïque) sont tenu(e)s de respecter les convictions religieuses des élèves. Or, ils/elles sont également chargé(e)s, plus ou moins explicitement selon les plans d’études, de transmettre des démarches et des savoirs issus des sciences humaines sur les religions.  Étant donné que ces savoirs appartiennent à un autre type de régime de vérité que les croyances, leur enseignement-apprentissage est susceptible d’entrer en conflit avec les convictions des élèves (Durisch Gauthier, 2014). S’il est possible de recourir parfois à des expédients qui atténuent ou cachent cette contradiction aux élèves, on peut se demander s’il est toujours envisageable, voire souhaitable, de la nier.

En effet, ces artifices ne font-ils pas courir le risque de renoncer à l’enseignement d’une démarche scientifique au profit, au mieux, d’une éducation à la tolérance, au pire, d’un catéchisme implicite? Par ailleurs, la diversité des approches épistémologiques et disciplinaires du fait religieux dans les milieux académiques et dans l’intitulé même de la branche scolaire, ne représente-t-elle pas un obstacle pour les non-initiés, décourageant la transposition didactique de «savoirs de référence» au profit de discours non scientifiques? Quelle place les approches et les savoirs issus des sciences humaines conservent-ils dans un contexte de bouleversement des curriculums? Comment accorder l’enseignement des savoirs controversés à l’âge des élèves? Et qu’en est-il de l’enseignement de l’éthique? Quelle est la marge de manœuvre de l’enseignant(e) lorsque les valeurs des élèves entrent en tension avec les valeurs scolaires?

Mieux cerner la nature et les enjeux des tensions

Deux éléments de contexte expliquent l’actualité de ces questions: d’une part, l’intégration récente ou prochaine d’un enseignement sur les faits religieux ou de morale laïque comme discipline obligatoire dans différents programmes scolaires; d’autre part, les mutations contemporaines du paysage religieux et ses impacts sur l’école (Frank & Jödicke, 2009, pour la Suisse). Certes, les convictions religieuses des élèves comme les demandes des parents peuvent s’exprimer dans le cadre de disciplines très diverses (biologie, sport, français, activités créatrices…) (Fawer Caputo, 2011). Il n’en demeure pas moins que l’éthique et cultures religieuses, au vu des contenus abordés, est particulièrement susceptible d’être concernée par les tensions décrites. Mieux cerner la nature et les enjeux de ces tensions entre cadre juridique, pratique enseignante, vécu des élèves et exigences de la démarche scientifique est l’objectif principal de ce colloque.

En Suisse, le PNR 58 dédié aux liens entre collectivités religieuses et État a conclu par la nécessité pour l’État de définir clairement le profil des enseignements publics sur les religions (PNR 58, cahier thématique III, 2011). Pour que les élèves ne soient pas pris en otage par des groupes d’intérêts divergents et que l’apport des sciences humaines à l’éthique et cultures religieuses soit analysé et discuté, il reste encore à prolonger les conclusions et les mises en garde des sociologues des religions. Le colloque international que nous proposons s’inscrit dans cette perspective. Appelant à des échanges internationaux entre didacticien(ne)s et chercheurs/euses, il entend consolider la discipline et soutenir ainsi les enseignant(e)s dans leur travail.

Quatre axes proposés pour le colloque

Chaque axe est thématisé par un certain nombre de questions. Ces dernières ne sont pas exhaustives et sont destinées à préciser le champ des problématiques pour chacun des axes.

1) Axe interférences religions-école
 

  • Quelles situations liées aux religions se présentent en classe et quelles sont les stratégies des enseignant(e)s face aux demandes des familles?
  • Quels éléments juridiques sont susceptibles de guider les enseignant(e)s lorsqu’ils/elles doivent concilier intérêt général et demandes particulières?

2) Axe épistémologique et didactique de l’enseignement
    des faits religieux
 

  • Quels savoirs savants choisir et selon quelles écoles de pensée? L’approche phénoménologique est-elle plus adaptée aux enfants que l’approche constructiviste?
  • Comment, en enseignant, peut-on respecter les convictions des élèves croyants? Et celles des non-croyants?
  • Comment enseigner des sujets sensibles?
  • Quelles sont les stratégies des enseignant(e)s face aux défis spécifiques de cette branche?
  • Jusqu’où peut aller l’enseignant(e) dans la transmission des savoirs et, réciproquement, dans le respect dû aux convictions des élèves?

3) Axe épistémologie et didactique de l’éthique
 

  • Comment répondre aux finalités liées au vivre ensemble et à l’exercice de la démocratie en respectant les convictions et les valeurs des élèves?
  • Comment accueillir les valeurs des élèves lorsqu’elles sont en tension avec les valeurs scolaires?
  • Le développement de l’esprit critique de l’élève peut-il entrer en conflit avec les valeurs scolaires?

4) Axe psychologique
 

  • Quelles sont les étapes du développement affectif et intellectuel à respecter dans l’enseignement des sujets sensibles?
  • Placer l’enfant dans une position de conflit entre convictions religieuses et contenus scientifiques a-t-il une vertu? Est-ce dommageable pour la construction identitaire de l’enfant? Quelle place donner à la loyauté familiale? Comment garantir la sécurité affective de l’enfant?

Informations pratiques

Frais d'inscription:

Participants (140 CHF ou 115 €)
Enseignants VD (25 CHF)
Doctorants (100 CHF ou 80 €)
Etudiants hors HEP (50 CHF ou 40  €)
Collaborateurs et étudiants HEP Vaud (25 CHF)

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