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Le Bourgeois gentillhomme se réinvite à l'Aula des Cèdres

Dernière mise à jour le 15 septembre 2014

Du 7 au 9 octobre 2014, l'Atelier théâtre HEP remet le couvert avec "Le Bourgeois gentilhomme" de Molière. Cette pièce, qui aborde avec finesse le thème de l'égo dans l'enseignement, a connu un vif succès auprès des classes lors des représentations de mars dernier. Ne manquez pas cette reprise!

"C'était ma première fois au théâtre et j'ai trouvé impressionnant de savoir tout ce texte par cœur", raconte Robin, venu voir la pièce avec sa classe en mars dernier. "J'ai adoré votre prestation et je suis impatient d'en revoir une autre ! Grâce à vous, je comprends cette pièce de théâtre!", affirme Jorge.

Les trois représentations du Bourgeois gentilhomme en mars dernier ont en effet connu un énorme succès auprès des scolaires. De nombreuses classes de secondaire et du gymnase sont ainsi venues assister à ce classique de Molière interprété par l'Atelier théâtre de la HEP. Les enseignants avaient à leur disposition un dossier pédagogique à l'aide duquel ils pouvaient parler des thèmes abordés par la pièce en classe avec leurs élèves, avant la représentation.

Les élèves ont pu ainsi se familiariser à l'avance avec les thèmes et les personnages de la pièce. Monsieur Jourdain, le caractère principal de l'intrigue, n'avait donc plus de secret pour eux lors des représentations, ce qui ne les a pas empéché de rire devant le spectacle de ce bourgeois richissime qui rêve d'intégrer la sphère de la noblesse en tentant d'acquérir les "manières des gens de qualité". Une ambition pour laquelle il s'astreint à l'apprentissage de nombreux arts tels que la musique, la danse ou la philosophie, par des maîtres intransigeants.

Une pièce aux nombreux atouts pédagogiques

"Pour la première fois, nous souhaitions préparer une pièce qui traite de problématiques pédagogiques, notamment de la transmission. Or, l'humour et la distance chronologique qui nous sépare de cette pièce permettaient de traiter ces thèmes avec beaucoup de recul", explique Corinne Arter, qui a mis en scène la pièce. "Molière aborde en effet le thème de l'ego dans l'enseignement avec beaucoup de finesse.

Les professeurs qu'il fait intervenir dans la pièce sont tous persuadés que leur art est plus important tous les autres. Or, à mon sens, l'enseignement ne peut être efficace si l'on se positionne en dominant ou en modèle. Le bourgeois de Molière met justement en échec cette attitude d'ego chez ses professeurs qui finissent par paraître aussi ridicules que lui."

Une appropriation des rôles par le mouvement

Photo: Jérôme Gertsch

Pour la réalisation de cette pièce, Corinne Arter a mis sur pied plusieurs collaborations avec d'autres professionnels du spectacle. Nicholas Pettit, directeur du Collectif du Marche Pied à Lausanne et chorégraphe, a par exemple donné des pistes aux acteurs sur la gestuelle des personnages. "Je travaille en amont avec les acteurs, explique Nicholas Pettit. Je leur fais se poser des questions telles que: que se passe-t-il sur notre corps lorsque l'on se met en colère, avant que nous l'exprimions par la parole? Mon travail consiste à faire naître un personnage, un caractère, par ses mouvements. Il s'agit de trouver la corporalité du personnage." "C'est uniquement lorsque le corps, les mots et la gestuelle sont unis que la magie d'un rôle opère", ajoute Corinne Arter.

Un travail d'autant plus fin que "les postures de l'époque de Molière sont très différentes de celles que l'on adopte aujourd'hui. Il fallait un certain aplomb, surtout au sein de la cour royale. Il était important de réussir à reproduire cela avec les acteurs", raconte Nicholas Pettit. Les costumes de l'époque, qui ont été mis à disposition par l'Opéra de Genève, ne sont pas faciles à apprivoiser et change également la manière de se mouvoir. Les conseils du chorégraphe ont donc été d'un grand secours pour les actrices qui doivent effectuer des demi-pointes en robe longue et chaussures à talons, lors des scènes de danse.

Aucun détail de la piéce n'a donc été laissé au hasard, tout a été réfléchi pour que le spectateur soit plongé dans l'atmosphère de l'époque et ce, jusqu'à la musique d'accompagement, composée à l'époque par Jean-Baptiste Lully, qui est jouée sur scène par des étudiants du département de musique ancienne de l'HEMU de Genève.

Le bruit au cœur de la crédibilité de l'action

Photo: Jérôme Gertsch

Les acteurs ont également été coachés par un maître d'armes pour les scènes de bagarres à mains nues et des combats d'escrime. "C'est un travail qui implique beaucoup de psychologie car je dois jauger les capacités et les réactions de chacun et parce que certains comédiens sont intimidés par les armes et la violence", raconte Pavel Jancik, chorégraphe de combats et directeur des cascades au théâtre et au cinéma. "Le combat à mains nues  est un exercice particulièrement difficile au théâtre, car, contrairement à ce qui se passe au cinéma, il n'y a pas de bruitage qui est rajouté sur les coups et la scène peut vite ressembler à une pantomime. Il faut donc aller au contact pour obtenir un bruit qui crédibilise l'action."

Les comédiens ont donc travaillé près de 40 heures avec lui pour rendre les scènes de bagarres à mains nues crédibles et pour apprendre les chorégraphies des combats à l'épée. Un laps de temps relativement court pour Pavel Jancik qui peut parfois passer plus d'un mois avec les acteurs pour mettre au point une scène de bagarre au théatre ou au cinéma.

Exposition photos "La face cachée"

Le photographe Jérôme Gertsch s’est glissé dans les coulisses de l’Atelier théâtre HEP durant ses deux derniers spectacles. Il a ainsi pu capturer la dualité du rôle de l’artiste. «Derrière le rideau, il est l’individu. Devant celui-ci, il devient l’un des composants essentiels du spectacle». Venez découvrir ces moments où les costumes et le maquillage donnent vie au personnage à travers vingt panneaux exposés à l'espace Points de Suspention. A voir jusqu’au 6 octobre!

Informations pratiques

7,8, et 9 octobre 2014 à 20h00
Aula des Cèdres, Lausanne
Entrée libre

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