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Quel français enseigner à l’heure de l’informatique? Le défi est dans le tri

Dernière mise à jour le 3 juillet 2018

Jorge Juan Vega y Vega est chercheur à l'Universidad de Las Palmas de Gran Canaria, dans l'équipe de recherche Lindolenex
 (Linguistique appliquée à l’enseignement de la langue étrangère, sa littérature et sa traduction).

L’enseignement du français en particulier devrait assurer trois dimensions: a) des contenus, b) des opérations, c) des valeurs. Côté contenus il est désormais presque aussi facile pour tous de se les procurer sur la toile: il suffit, justement, de savoir les trier, ce qui ne va pas sans quelques difficultés. Côté valeurs, toutes les instances éducatives concernées s’en occupent et ce, de plus en plus (CECR, 2000). Par contre, côté opérations, un certain flou semble s’y installer: de quelles opérations s’agirait-il? À notre avis, un enseignement qui aurait de l’avenir devrait y concentrer plus d’efforts, en mettant à contribution plusieurs approches croisées.

Une analyse de l’image pour améliorer  toutes les compétences

La «méthode intégrale» (Vega y Vega, 1998) pour l’apprentissage des langues est une analyse de l’image qui vise à améliorer progressivement toutes les compétences: compréhension, expression, interaction, oral, écrit, grammaire... C’est parce que l’image n’est pas la langue qu’il est crucial de s’y intéresser, et ce d’autant plus que l’image est le langage préféré des jeunes.

La langue comme phénomène communicatif et cognitif

Les outils discursifs venus de la rhétorique littéraire, et en particulier le raisonnement discursif ou enthymème (Vega y Vega, 2000), permettent aisément et efficacement d’introduire l’inférence naturelle au sein de l’apprentissage du français, en le combinant justement avec l’analyse de l’image. La langue est alors envisagée non pas comme un instrument mais comme un phénomène aussi bien communicatif que cognitif. On n’apprend pas une langue seulement pour communiquer mais pour connaitre, l’autre et les autres et du coup soi-même. L’enthymème est donc cet outil permettant d’y intégrer ces compétences (communicatives tout aussi bien que cognitives): l’esprit critique et sensible, dont découlent la gestion de l’information (le tri justement), la résolution des problèmes, la créativité, la coopération, l’auto-apprentissage, l’ouverture esthétique, etc.

La neurologie confirme que nous pensons en images, ce qui étaie davantage les bienfaits du triangle propédeutique: image > raisonnement > langue (Vega y Vega, 2012). Ce très intuitif modèle d’apprentissage s’est avéré d’autant plus efficace qu’il est susceptible d’être appliqué à toutes les activités conscientes: manuelles, intellectuelles, technologiques, ludiques, etc., ce qui assure une transition toute naturelle entre l’éducation et la vie socio-professionnelle. Voilà donc le type d’opérations (b) que l’on peut appliquer à tous les objets de connaissance, scolaires ou non.

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