Lecture/écriture sur écran et sur papier d’élèves de LP en France: une enquête secondaire à Pisa
Dernière mise à jour le 3 juillet 2018
Nathalie Denizot est maître de conférences à l'IUFM de l'Université de Cergy-Pontoise.
Cette proposition de communication s’inscrit dans le cadre d’une recherche française secondaire à Pisa, dirigée par Marie-Laure Elalouf, et comprenant plusieurs enseignants-chercheurs du laboratoire Ema. En effet, l’évaluation Pisa 2009 prévoyait pour la première fois une épreuve optionnelle de lecture sur écran (ERA: electronic reading assessment), proposée dans 20 pays (sur 65), qui permettrait de comparer les résultats des élèves à des tests sur papier et sur écran.
Approcher de plus près les procédures de lecture utilisées par les élèves, sur papier et sur écran
Or, les analyses de l’OCDE montrent que, si les résultats en compréhension de l’écrit sur papier et sur écran sont corrélables chez les élèves français, la question est complexe en ce qui concerne les élèves appartenant aux plus bas niveaux de performance. Ce sont à ces élèves, ceux qui atteignent tout juste le niveau seuil en compréhension de l’écrit sur papier, que notre équipe s’est intéressée (des résultats partiels ont été publiés dans: Ahr, Butlen et Ealouf, 2012; Elalouf, 2012), en croisant des études quantitatives et qualitatives pour essayer de mieux caractériser les habiletés différenciées développées par ces jeunes dans la lecture de supports électroniques et les tâches d’écriture qui y sont associées, et ainsi faire des hypothèses sur les conditions d’un transfert possible dans les pratiques scolaires.
Je m’attacherai ici à l’enquête qualitative, réalisée en 2011 et 2012 auprès d’élèves de lycée professionnel (4 classes au total, de sections différentes), et qui s’est appuyée d’une part sur la passation d’une épreuve sur papier et d’une épreuve sur écran, en lecture/écriture, et d’autre part sur des entretiens métacognitifs menés par petits groupes, pour essayer d’approcher les procédures de lecture utilisées par les élèves, sur papier et sur écran (Belhadjin, Bourhis, Denizot, 2012). Ma communication se propose de confronter les résultats des différents tests (papier et écran) aux entretiens menés et aux déclarations des pratiques de lecture. Ces résultats, qui sont le fruit d’une expérimentation extérieure à la classe, doivent être analysés avec précaution, mais ils permettent de dessiner quelques tendances et d’interroger le transfert des compétences, voire des «connaissances ignorées» (Penloup, 2007), de ces élèves des filières professionnelles, notamment en ce qui concerne les pratiques de lecture et d’écriture sur écran.