Le rapport à l’écrit des enseignants: un levier dans le développement des compétences langagières des élèves

Dernière mise à jour le 3 juillet 2018

Christiane Blaser, Chantale Beaucher, Mathieu Bouhon, Olivier Dezutter, Frédéric Saussez et Roselyne Lampron sont professeurs à l'Université de Sherbrooke.

La communication présentera les résultats d’une recherche portant sur le rapport à l’écrit des étudiants en formation à l’enseignement secondaire et à l’enseignement professionnel, en contexte québécois. Après une enquête par questionnaire ayant permis de mieux comprendre le rapport à l’écrit de quelques 500 enseignants et futurs enseignants dans ses dimensions affective, axiologique, conceptuelle et praxéologique, les chercheurs ont mené des entrevues avec un sous-groupe d’étudiants sur la base d’écrits produits par ces derniers à différents moments de leur formation, cela dans le but d’identifier les facteurs qui contribuent à la transformation de leur rapport à l’écrit en cours de formation.

Une problématique centrée sur le rôle essentiel de l’écriture dans l’apprentissage

La recherche repose sur une problématique centrée sur le rôle essentiel de l’écriture dans l’apprentissage. L’écriture en effet favorise l’appropriation de la connaissance et la construction des savoirs (Barré-De Miniac et Reuter, 2006; Schneuwly, 1995) parce qu’elle permet de mettre la pensée à distance pour mieux l’examiner, l’élaborer, la critiquer (Goody, 1979). À côté de ses fonctions instrumentales ou expressives, l’écriture a donc une fonction «épistémique» qui, dans le contexte scolaire, joue un rôle déterminant dans l’apprentissage, quels que soient le niveau d’enseignement et la matière ou le métier étudié. Cependant, toutes les tâches d’écriture n’ayant pas le même potentiel épistémique (Chabanne et Bucheton, 2002), il est de la responsabilité de tous les enseignants (Ouellon et Bédard, 2008) de guider les élèves dans l’utilisation de «l’écriture pour apprendre» de sorte que, au terme du parcours scolaire ou professionnel, ces derniers aient suffisamment éprouvé et compris le potentiel épistémique de l’écriture pour continuer à l’utiliser dans leur vie personnelle et professionnelle.

Quels facteurs interviennent dans l'évolution du rapport à l'écrit des étudiants?

Partant de l’hypothèse que le rapport à l’écrit des étudiants en formation à l’enseignement secondaire (BES) et des enseignants en formation professionnelle (BEP) évolue pendant la formation universitaire et que, au nombre des facteurs d’évolution, certains relèvent de la formation elle-même, cette recherche vise donc à identifier quels sont les facteurs liés à la formation des étudiants du BES et du BEP qui interviennent dans l’évolution de leur rapport à l’écrit et contribuent à développer leur compréhension de la fonction épistémique de l’écriture.