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Écritures numériques, rapport à l'écriture et pratiques scolaires au lycée professionnel

Dernière mise à jour le 28 juin 2018

Cécile Perret et Vincent Massart sont respectivement chercheurs au Laboratoire ICAR (Interactions, corpus, apprentissages et représentations) à l'Université Lumière Lyon 2, et à l'IUFM de Lyon, Université Claude Bernard, Lyon 1.

L'enquête que nous avons menée auprès d'élèves en lycée professionnel révèle des pratiques d'écriture numériques non assumées car non reconnues comme telles et qui s'exercent sur des objets écrits non - encore – conventionnels (ni scolaires). Notre enquête explore ce hiatus entre pratiques réelles et enjeux scolaires. La problématique se situe à la croisée d'interrogations portant sur les pratiques d'écriture, le numérique (Anis, 2008), les représentations et la didactique de l'écrit.

Quelles incidences la littératie nourrie par les TIC aura-t-elle sur les pratiques des enseignants?

Les élèves vivent définitivement à l'heure d'une littératie nourrie par les TIC. Paradoxalement, cette émergence et intrusion d'une nouvelle écriture n'est pas encore repérée, considérée comme une pratique culturelle, au même titre que la lecture, et reste donc dans une forme d'impensé dans les pratiques institutionnelles. Quelles incidences ces nouvelles pratiques vont-elles nécessairement avoir sur la didactique de l'écrit et les pratiques des enseignants (Perret, Massart, 2012)? Le rapport à l'écriture a changé sans avoir de lieu institutionnel pour s'exprimer.

Des voies buissonnières et buissonnantes pour l'envie d'écrire

Pour rendre compte de la place de ces nouveaux types d'écrit et les situer au sein des discours, nous avons tenté à partir de notre recherche - et de nos représentions - de positionner les types d'écrits produits par les élèves de lycée professionnel sur deux axes, l'axe discursif et celui emprunté à J. Peytard (1970), de l'ordre scriptural / oral (que nous nommons axe médiatique). Ce schéma permet deux constats: malgré leur structure qui emprunte à l'oral, ces messages restent de l'écrit et obéissent aux règles de l'échange écrit. Mais bien qu'étant écrits, ils conservent certaines caractéristiques de l'énonciation orale, et cela bouleverse la chaine traditionnelle de l'axe discursif.

À ce stade de la recherche, se vérifie pour les lycées professionnels ce que S. Goffard (2011) écrit: «Si l'école ne parvient pas à transmettre les traditions d'écriture, l'envie d'écrire pour communiquer ne disparaît pas pour autant, empruntant des voies buissonnières et buissonnantes». Ce n'est pas nouveau, ce qui l'est, c'est la variété et la quantité d'écrits produits par des élèves qui affichent à l'école de faibles performances à l'écrit et continuent d'affirmer contre toutes données objectives, ne pas écrire...

Le défi pour le lycée professionnel reste bien de réconcilier ces élèves qui écrivent beaucoup avec leur pratique et d'en faire en classe un véritable objet d'apprentissage.

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