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PEERS: collaborer au-delà des frontières

Dernière mise à jour le 2 juillet 2018

Élaborer un projet pédagogique via skype et les réseaux sociaux en ligne avec des pairs vivant de l'autre côté du monde: telle est l'initiative proposée aux étudiants de la HEP Vaud dans le cadre du projet PEERS. Une manière innovante de vivre la mobilité.

Les participants du projet PEERS (Projets d'équipes estudiantines en réseaux sociaux) ont encore les yeux qui brillent en évoquant leur visite chez leurs collègues Outre-Atlantique. Ces formateurs et ces étudiants sont les pionniers d'un programme ambitieux. Mis sur pied par les unités Recherche & développement (R&D) et Relations nationales et internationales (RNI) avec le soutien de la Direction générale de l’enseignement supérieur (DGES), il vise la collaboration d'étudiants de la HEP Vaud et de pays partenaires sur une problématique éducative choisie.

Encadrés par un formateur de chaque institution, les étudiants élaborent un projet commun en communiquant via skype et les réseaux sociaux qu'ils doivent ensuite mettre en œuvre sur le terrain. De leur côté, les formateurs sont invités à collaborer sur des thématiques de recherche commune, souvent en lien avec les thèmes des projets étudiants.

En route pour la Bolivie et les États-Unis

Dix étudiants HEP et seize étudiants originaires de Boston, de Californie et de Bolivie participent à la première mouture du projet. Les Suisses sont déjà partis rencontrer leurs homologues et les quatre collaborations ont débouché sur des projets très différents.

Une étudiante du Master en sciences et pratiques de l'éducation (MASPE) raconte comment son équipe a collaboré avec des experts en sciences de l'environnement de l'Université Simon I. Patino, de Cochabamba (USIP). Ensemble, ils ont mis sur pied une campagne éducative en vue de l’amélioration des conditions de vie de familles paysannes et de la préservation d'un écosystème en danger, dans un village Quechua, en Bolivie. "Les enfants de ce village indigène ne parlaient pas l'espagnol. Pour leur communiquer le contenu de notre campagne, nous avons dû élaborer une présentation très visuelle, dans laquelle les gestes et les images avaient une grande place."

Ce groupe est le seul qui n'ait pas collaboré avec des étudiants de la même formation qu'eux. C'est ce qui fait la force du projet PEERS: constituer un cadre au sein duquel des projets de nature très divers peuvent émerger. Cette collaboration reste une expérience constructive et inoubliable pour les membres de l'équipe. "Nous avons dû nous imprégner du contexte culturel, comprendre la culture bolivienne et celle du peuple indigène de ce village. C'était indispensable pour le projet et nous sommes ravis de l'avoir fait!"

Chloé Andrey et Sébastien Spreng sont eux partis pour la Californie, accompagnés Sveva Grigioni-Baur, formatrice de l’UER Didactiques des mathématiques et sciences de la nature. Ils ont pu y observer une classe de High School qui comptait beaucoup d'élèves avec des problèmes d'intégration, souvent liés à la drogue, ainsi qu'un cours dans une réserve indienne. Plusieurs projets sont nés de ces visites. L'un d'eux a pour thème "L'enseignement des sciences à des populations marginalisées". Une leçon sera créée en commun avec les étudiants américains. Elle sera donnée des deux côtés de l'atlantique puis analysée.

Questionner ses acquis culturels

Partager son expérience professionnelle avec des partenaires d'autres pays exige une communication intense entre les parties, car les acquis ne sont pas toujours les mêmes. La collaboration entre les étudiantes HEP et leurs homologues de Lesley University, à Boston, s'est par exemple heurtée à une vision différente de l'écologie urbaine, thème central de leur travail. "Elles en avaient une vision plus restreinte, explique Céline Tauxe. Elles ne considéraient que l'eau et la biodiversité, alors que pour nous, d'autres critères étaient pertinents, tels que la pollution ou la mixité sociale." Il s'agit alors de se comprendre et de se mettre d'accord pour réaliser une séquence didactique commune.

Une telle collaboration internationale exige aussi de remettre parfois en question son propre bagage culturel. "Ce qui a été mis en place dans ce village indigène pour améliorer la vie quotidienne et préserver l’écosystème aura-t-il réellement un impact positif?", s'interroge le groupe parti en Bolivie.

Rosanna Margonis-Pasinetti et Chantal Tièche Christinat, respectivement responsables des UER Didactiques des langues et cultures et Pédagogie spécialisée, sont parties en Californie avec leurs étudiants à la rencontre de leurs homologues de la San Diego State University (SDSU). Elles ont été marquées par la marge de manœuvre laissée pendant les cours aux élèves américains. "Ils mangent, boivent, se déplacent, s'interpellent", racontent-elles. "C'est un peu choquant pour nous, Suisses, qui sommes très stricts sur ces aspects là. Pourtant, cette atmosphère détendue améliore la qualité des discussions en classe avec les élèves. Cela donne à réfléchir."

Un projet qui appelle la recherche

Le projet PEERS constitue une réelle innovation dans le domaine de la mobilité. Il permet aux étudiants de se confronter aux différences culturelles présentes au sein de leur domaine de formation, dans un autre cadre que celui d'un séjour classique à l'étranger. Une bonne préparation au monde du travail, qui sera d'ailleurs analysée sous un angle académique. Roch Lehmann, Président du Comité des étudiants, réalise son mémoire de Master sur le projet PEERS. Il évaluera le projet et tentera de détecter les points à améliorer.

Son mémoire s’intègre dans une recherche coordonnée par Jean-Luc Gilles, Responsable des unités R&D et RNI sur l’internationalisation dans la formation des enseignants. En attendant, les participants américains du projet sont attendus à la mi-mars à la HEP.

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