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Un trésor d'émois présenté par l'art à
l'œuvre

Dernière mise à jour le 13 juillet 2018

Au programme de l'art à l'œuvre ce mois-ci: une visite de l'atelier Aquaforte et l'exposition d'une œuvre réalisée par les élèves de préapprentissage de l'Eracom qui leur a permis de raffler un deuxième prix au "Concours des dix mots 2012".

Les élèves de préapprentissage de l’Eracom ont réalisé un livre-coffret intitulé "Trésor d’émois", dans le cadre du "Concours des dix mots 2012", organisé à l'occasion de la Semaine de la langue française et de la Francophonie. "Trésor d’émois" a reçu le deuxième prix établissements étrangers par le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de la Culture et de la Communication et l’Académie française.

Le livre-coffret "Trésor d’émois" comprend un ensemble de onze textes et gravures originales, édité à vingt exemplaires numérotés et signés. Les gravures en taille-douce, réalisées à la pointe sèche sur plaque de cuivre, sont tirées sur papier cuve Zerkall 240 gm2, au format 28 x 38 cm, sur les presses à bras de l'Atelier Aquaforte et de l’Eracom à Lausanne. Les textes, composés en caractère Diethelm corps 10, ont été imprimés sur les presses de l’Atelier-Musée Encre & Plomb à Chavannes-près-Renens. Le coffret qui accompagne les œuvres a entièrement été réalisé à la main dans le cadre d’un stage de reliure à l’Eracom.

Chaque année, le Concours des dix mots propose de réaliser une production littéraire et artistique à partir d’une réflexion sur le langage. Il fonde un projet commun grâce auquel on apprend à travailler ensemble au sein d’une même classe. Ce projet permet de créer une dynamique à la fois entre les élèves, mais aussi entre les différents enseignements, afin de réaliser un travail collectif. Ainsi, pour réaliser cet ouvrage, les élèves de l’Eracom ont développé des compétences pluridisciplinaires en français (écriture), en arts visuels (dessin, gravure), en typographie (composition, impression) et en reliure (cartonnage).

"Dis-moi dix mots qui te racontent"

L’édition 2012, intitulée "Dis-moi dix mots qui te racontent", était placée sous le signe de l’intime. C’est dans l’œuvre de l’auteur des Confessions, Jean-Jacques Rousseau, dont était célébré le tricentenaire de la naissance, que les dix mots avaient été retenus.

Le projet commun devait permettre aux élèves cette introspection. Pour cela, chacun s’est exprimé de manière personnelle afin de révéler une part de soi.

Chaque élève a choisi l’un des dix mots proposés (âme, autrement, caractère, chez, confier, histoire, naturel, penchant, songe, transports).

Autour du thème de l’intime, chacun a réalisé un cahier, comprenant un texte, où devait figurer le mot choisi ainsi qu’une illustration.

En français, les élèves ont imaginé leur mot au préalable par une recherche spontanée d’idées en utilisant des techniques de remue-méninges comme le schéma heuristique. La mise en contexte des dix mots a permis d’aborder la francophonie (Jean-Jacques Rousseau) et le concours en s’appuyant sur la documentation proposée. Après définition(s) du mot et de l’intime, un vaste travail de recherche a contribué à cerner le mot sous des angles divers pour que chacun se raconte.

Un cheminement ancré dans la langue française

Ce cheminement s’est ancré dans la langue française (synonyme, antonyme, homonyme, champ lexical, jeux de mots, citations). Il s’est poursuivi au travers de la musique (paroles de chanson, évocation auditive), de la poésie (fable), de la prose (texte imaginaire/rêve, texte injonctif/marche à suivre, texte narratif/journal). Le travail de relecture et de correction s’est fixé au plus près des textes imaginés par les élèves. L’écrit final devait surtout garder la nature de son auteur (intime), sa création personnelle et sa sensibilité (son moi/ses émois). Il lui appartenait, le reflétait et résonnait comme un écho à son dessin en gravure.

En parallèle, chacun a donc recherché une mise en lien du mot avec l’intime et avec l’illustration (oser se livrer, se mettre un peu à nu). Ce travail a aussi amené les élèves à justifier leur choix (argumentations), à élaborer une synthèse de projet écrite avec une autoévaluation et des pistes possibles pour éviter certaines erreurs dans la gestion de ce type de projet.

Pour réaliser l’illustration, les élèves ont d’abord effectué des recherches préliminaires en photographie et dessin. Puis chacun a choisi et développé une image, en lien avec son texte. Les élèves ont ensuite expérimenté la technique de la gravure en taille-douce. Chaque élève a gravé une plaque de cuivre à la pointe sèche, puis a décliné ses tirages à l’Atelier Aquaforte et à l’Eracom.

Des images multipliées mais un tirage qui reste unique

La gravure permet de multiplier les images, mais chaque tirage reste unique, car chaque impression révèle des variations dans les contrastes, les valeurs et les jeux de lumière. Inscrit dans la durée, ce processus rappelle un geste artisanal. Il permet aux élèves d’approfondir une recherche artistique tout en s’affranchissant peu à peu du souci de réalisme et d’instantanéité de la représentation.

Puis, les textes ont été composés en cours de typographie et imprimés par l’Atelier-Musée Encre & Plomb, où les élèves ont effectué un stage. Enfin, chacun a pu fabriquer son livre-coffret à l’occasion d’un stage de reliure, à l’Eracom.

L’ensemble des cahiers constitue le livre de la classe.

Chaque élève a réalisé un ensemble de vingt tirages, ce qui permet à chacun de conserver son propre exemplaire du livre-coffret collectif, souvenir de cette année passée ensemble.

Informations pratiques

Trésor d'émois
Exposé du 3 au 28 février 2014
À l’entrée du couloir du 6ème, av. Cour 33

Visite de l’Atelier Aquaforte
Dirigé par Monique Lazega, l’Atelier Aquaforte est axé sur l’apprentissage et l’application des techniques d’estampe et plus particulièrement de la gravure en taille-douce.

Mercredi 19 février 2014
16h00 – 18h00
Atelier Aquaforte
Avenue Edouard-Rod 24
1007 Lausanne

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