HEP VAUD
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17 films et un livre pour dessiner et comprendre le monde

Dernière mise à jour le 12 juillet 2018

Charles Duboux enseigne le dessin à la HEP Vaud, au sein de l’UER Didactiques de l’art et de la technologie et à l’EPFL, en section d’architecture. Il vient de publier un film-livre sur l’apprentissage du dessin aux Presses polytechniques universitaires romandes: Dessiner: 17 films pour apprendre comble un vide dans la foisonnante panoplie des «méthodes» en montrant le dessinateur à l’œuvre. Une belle invitation à prendre ou reprendre en main illico pinceaux, crayons et fusains.

La couverture de votre livre est un joli trompe-l’œil…
Elle résume bien ce que j’ai voulu faire dans cet ouvrage construit à partir de 17 courts-métrages, soit embrasser dans un regard polytechnique le dessin au sens le plus large, manuel ou assisté. Il ne s’agit pas d’être sectaire. Quels que soient les outils appréhendés, le travail de réflexion  et le travail de la main restent au centre dans l’acte de dessiner.

Aux yeux de certains, le dessin est un don inné. Peut-il donc vraiment s’apprendre?
Bien sûr que oui, et à tout âge, puisque le dessin est un langage. L’élément décisif est d’en avoir envie. Cela dit, je pense, comme Piaget, qu’il n’y a pas de créativité sans savoir. Dessiner: 17 films pour apprendre propose donc à la fois un bref voyage à travers la théorie, par la présentation des apports des grands maîtres du dessin, et une suite de courts-métrages qui montre, dans une perspective pédagogique, très concrètement comment s’y prendre. Acquérir la capacité de dessiner, c’est offrir plus d’autonomie à la pensée. Il est donc important d’en connaître les principes et de pratiquer des exercices. Exactement comme l’écriture qui est une autre forme de dessin.

Le dessin comme langage, titre de votre livre précédent, était en quelque sorte le premier tome de cet apprentissage de l’art de dessiner. Vous y insistez aussi sur l’importance des références.
En tant qu’enseignant, j’ai souvent été confronté à des étudiants qui s’interrogeaient sur le sens à donner au dessin devenu arts visuels comme discipline scolaire. Ce champ disciplinaire  leur apparaissait comme nébuleux, indéfini. Il m’a donc paru urgent de remonter aux sources du dessin, d’interroger les codes de cette langue des formes qui constitue, associée aux langues des mots, des nombres et des sons, notre propre et spécifique langage d’être humain. En replongeant dans les travaux de 1500 auteurs, j’en ai synthétisé les grands items pour offrir sous la forme d’un système figuré une définition des arts visuels utile à son enseignement. En fait, il s’agit d’une sorte de dictionnaire idéal, un dictionnaire qui ferait des liens, dans une approche humaniste chère à Diderot et à Leonard de Vinci. Ce retour aux références rappelle aussi que l’on n’invente jamais rien tout seul et que ce que nous créons n’est toujours qu’une réinterprétation, consciente ou non, du travail de ceux qui nous ont précédés.

Dessiner: 17 films pour apprendre a une vocation pratique. Cet ouvrage est donc très lié à votre activité de professeur formateur à la HEP Vaud?
Absolument. Après avoir vu défiler dans mes cours des centaines d’étudiants, j’ai fait le constat que leurs connaissances en dessin étaient hélas singulièrement limitées. Ce film-livre s’adresse donc à eux, mais aussi à toute personne désireuse de reprendre l’apprentissage du dessin. Au travers des courts-métrages, je montre comment trouver ou retrouver de l’aisance dans la maîtrise de cette langue des formes accessible à chacun à condition d’être pratiquée. Le livre accompagne le mouvement de la main par la convocation de quelques-uns des grands théoriciens du dessin, car on peut toujours apprendre tranquillement des autres, en particulier l’observation du réel. C’est pourquoi, dans cette approche globale du dessin, je propose de recommencer du dessin objectif, le dessin d’une fenêtre, d’une chaise, d’un soulier, parce que ce type de dessin exige une rigueur qui se construit pas à pas, dans une logique qui va du simple au complexe et qui s’articule à la fois sur le processus et la méthode. N’oublions jamais que ce n’est que dans la maîtrise que l’on peut vraiment devenir libre.

Dessiner: 17 films pour apprendre est issu d’un concept tout à fait particulier. Parlez-nous un peu du making of.
Il ne s’agissait surtout pas de faire un livre accompagné d’un CD. Ce sont donc ces 17 petits films, qui durent au total 90 minutes, me montrant à l’ouvrage, en «démonstration», qui constituent le cœur de ce travail. Sans ces courts-métrages, il n’y aurait pas eu de livre. Je voulais que les lecteurs puissent voir de leurs yeux «comment ça se fabrique», un dessin. Ces films ont été de vrais défis que je n’aurais jamais pu relever tout seul. Les deux réalisateurs, Valérie Jaton et Philippe Ramel, de l’Unité de production audio-visuelle (UPAV), tous deux spécialistes en didactique, ont été déterminants pour la réussite de ce film voulu comme un solide support pédagogique. Chaque film de quelques minutes a donc fait l’objet d’un jour complet de tournage dont Valérie et Philippe ont su tirer ce qui était indispensable à l’objectif posé, dans un montage limpide. J’ai eu la chance aussi d’avoir un éditeur, Olivier Babel, directeur des PPUR, tout à fait réceptif à l’idée d’un film qui articule un livre, et non le contraire. En bref, un beau travail d’équipe!

L'ombre: l'un des 17 petits films

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