HEP VAUD
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Une formation HEP hors des sentiers battus

Dernière mise à jour le 14 décembre 2015

Amandine Forny a terminé avec succès son MAS en enseignement secondaire II en septembre dernier. Cette ancienne étudiante dynamique et téméraire nous raconte son parcours atypique à la HEP durant lequel elle a pu mettre sur pied un atelier pour le Chimiscope de l’Université de Genève depuis… Singapour.

Il y a deux ans de cela, Amandine Forny débute un MAS en enseignement secondaire II. Déjà en emploi, elle décide d’étaler sa formation sur deux ans. Elle ne le sait pas encore, mais ce choix lui offrira une liberté inattendue au cours de son cursus. Alors que la fin de la première année d’étude est sur le point de s’achever, des portes commencent à s’ouvrir et les événements s’accélèrent. Son mari, qui travaille pour une grande multinationale, lui annonce qu’il doit partir à Singapour. Au même moment, Amandine tombe sur une annonce du Chimiscope de l’Université de Genève (Unige), une plateforme de découverte qui offre aux élèves de secondaire I, principalement, un premier contact avec la science: ils cherchent quelqu’un pour mettre sur pied un atelier de chimie.

Très intéressée par le projet, Amandine Forny décide qu’elle ne fera pas de compromis: elle ira à Singapour avec son mari, mettra sur pied cet atelier et terminera son MAS là-bas. Un choix courageux qui nécessite un certain nombre de démarches administratives et une bonne dose de persuasion. «L’offre du Chimiscope était celle d’un mandat, il m’a donc fallu les convaincre de me payer en crédits pour que je puisse le faire valider comme projet de Master pro, un travail qui vaut 6 crédits dans le cursus du MAS secondaire II.» L’Unige finit par accepter et la HEP Vaud valide le projet.

Un changement de contexte sans transition

Ce premier obstacle franchi, reste à savoir si des accords de mobilité existent entre la HEP Vaud et le National Institute of Education (NIE) de Singapour. La réponse tombe assez vite: c’est non. En effet, si les collaborations de l’Unité d’enseignement et recherche Didactiques des sciences de la nature de la HEP Vaud avec cet institut sont nombreuses, elles n’incluent pas la mobilité estudiantine. «Il m’a donc fallu trouver moi-même des équivalences avec les cours proposés là-bas. J’ai envoyé une très longue liste de cours jusqu’à ce que j’apprenne que l’inscription était payante puisque aucun accord avec la HEP n’existait: plus de Fr. 2000.– par cours. J’ai alors réduit ma liste et mon mari a dû négocier avec sa boîte pour le remboursement de mes frais d’inscription. Cela n’a pas été simple, d’autant que les crédits à Singapour n’ont pas la même valeur qu’en Europe et qu’il a aussi fallu déterminer combien valait un crédit ECTS chez eux. J’ai dû me montrer très proactive durant cette période mais cela fait partie de mon caractère et je ne l’ai vraiment pas regretté: ce fut une magnifique expérience!»

Ces démarches n’entachent donc pas la motivation d’Amandine, qui prépare en parallèle son déménagement. Avant de partir pour l’Asie, elle doit cependant commencer la préparation de son atelier au Chimiscope, intitulé l’Alchimie démystifiée, et effectuer les expériences de laboratoire. «Le reste du projet consistait à élaborer une réflexion sur l’organisation et le déroulement de l’atelier, ce que j’ai pu faire depuis Singapour». Le lendemain de son arrivée, Amandine Forny commence immédiatement les cours en anglais. En «singlish», plus précisément! Il m’a fallu quelques semaines pour m’habituer à l’accent mais cela s’est bien passé!»

Des élèves surchargés

Amandine a été tellement enthousiasmée par son expérience au NIE, qu’elle espère qu’un partenariat avec la HEP puisse un jour être mis sur pied. «Cela impliquerait de donner des cours en anglais ici pour pouvoir accueillir leurs étudiants mais il me semble que ce serait un vrai plus pour la formation!»

«Les cours du NIE sont en effet excellents. Notamment parce que les futurs ensei- gnants de primaire et de secondaire sont mélangés dans les classes, du moins dans les cours que j’ai suivis: j’ai trouvé cela très enrichissant. Par ailleurs, cet institut est très en avance quant à l’utilisation des tech- niques de l’information et de la communication (TIC) qui sont intégrées de manière fluide à tous les cours. J’ai donc beaucoup appris sur ce plan-là également.»
«Certaines de mes connaissances étaient surprises que je puisse valider des crédits là-bas. Pourtant, les enfants et les adolescents: il y en a partout dans le monde! Bien sûr, la mentalité est différente. Là-bas, les élèves suivent tous de nombreux cours d’appui après l’école, sans compter les activités telles que le sport ou la musique. C’est pourquoi les formateurs nous recommandaient de ne pas leur donner trop de travail à la maison. Les enseignants doivent aussi gérer un degré de mixité bien plus élevé qu’en Suisse avec des élèves de culture chinoise, malaise et indienne. Mais c’est justement cette immersion dans un contexte différent qui a fait la richesse de cette expérience.»

L’alchimie démystifiée

Un cursus hors des sentiers battus qui s’est donc déroulé à la perfection. D’autant que l’atelier de chimie mis sur pied par Amandine est désormais proposé aux écoles de manière permanente par le Chimiscope, après avoir été testé avec succès par deux classes de secondaire I. Cet atelier, très ludique, aide les élèves à comprendre la démarche scientifique. « L’idée est de les laisser raisonner pour trouver par eux-mêmes une hypothèse qu’ils doivent ensuite valider ou infirmer par des expériences. L’atelier débute par la transformation d’une pièce d’apparence cuivrée en pièce argentée, puis dorée, grâce à différents processus chimiques. Une réflexion est alors amorcée sur le principe de l’alchimie et les élèves accrochent souvent lorsque des références à Harry Potter et à la pierre philosophale sont subtilement intégrées!» L’atelier, qui dure trois heures, est disponible sur le site du Chimiscope et sera également proposé comme activité lors du passeport vacances. Amandine se réjouit d’ailleurs d’aller le tester un jour avec ses neveux et nièces ou ses élèves!

Anouk Zbinden

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