Analyse des pratiques MITIC dans les ateliers de formation des enseignants

Dernière mise à jour le 3 juillet 2018

Bruno Védrines est chargé d'enseignement à la Faculté de psychologie et de sciences de l'éducation et coordinateur du dispositif Médias et TIC à l'Institut universitaire de formation des enseignants, au sein de l'Université de Genève.

L’Institut Universitaire de Formation des Enseignants à Genève propose dans le cursus des étudiants un atelier intitulé «usage et approche critique des MITIC». L’atelier est animé de manière collaborative et complémentaire par un formateur MITIC et par un chargé d’enseignement didacticien ou une chargée d'enseignement didacticienne de la discipline enseignée.

La communication, tout en se fondant sur une expérience de terrain, ouvre quelques pistes de réflexions théoriques concernant l’usage et la perception des MITIC chez les futurs enseignantes et enseignants dans le domaine particulier du cours de français.

Des étudiants qui évaluent l'impact d'une technologie dans l'apprentissage et envisagent des démarches pédagogiques

Les travaux des étudiantes et étudiants qui servent de base à cette contribution prennent la forme d’un dossier comprenant un scénario initial de séquence avec des tâches précises et formalisées à tester en classe, complété par un commentaire réflexif a posteriori sur l’ensemble de la démarche. Il s’agit pour les étudiants d’évaluer l’impact d’une technologie déterminée dans l’apprentissage, d’envisager les démarches pédagogiques spécifiques que l’usage des MITIC induit, d’être capables de mesurer la réelle plus-value, mais également le coût dans la transposition didactique de la médiatisation d’un savoir par la technologie informatique.

Les projets et les réalisations des étudiants se présentent donc comme des indices euristiques précieux ouvrant sur des points théoriques qui font l’objet de la deuxième partie de la communication. L’analyse des corpus de bilans réflexifs permet d’avancer quelques éléments d’explication concernant la posture des futurs enseignants vis-à-vis des MITIC, mais aussi d’aborder la question de l’image encore déficitaire de leur richesse dans l’enseignement du français, des croyances relatives à l’impact des TIC, des préventions par rapport à ses propres compétences, de l’association parfois péjorative MITIC/ludique, etc. On peut également considérer l’usage des nouvelles technologies comme révélateur de nouvelles interactions en termes de savoir, mais aussi de pouvoir entre enseignants et élèves. Cet usage permet d’étudier comment les univers technique, relationnel et sémiotique sont corrélés dans la séquence didactique avec réticence parfois, mais également, d’autres fois, avec une réelle conviction concernant le potentiel spécifique et donc utile didactiquement parlant des MITIC.