Pratiques et usages du TBI au service de l’oral en cyberclasse primaire, exemples en FWB

Dernière mise à jour le 3 juillet 2018

Françoise Maria Capachi est docteure en sciences de l'éducation et travaille au Ministère de l’Éducation et de la recherche scientifique et dans le laboratoire Proféor / Cirel, Lille 3. Isabelle Pierard, conseillère pédagogique, et Michèle Moreaux, inspectrice de l'enseignement, travaillent à l'Institut supérieur de pédagogie de la Province de Namur. Elles sont actives au sein du GRaC, Groupe de recherche et d’actions collaboratives.

En 2006 le projet Cyberclasse, lancé dans toutes les implantations scolaires wallonnes, octroyait à chaque école un nombre d’ordinateurs en fonction du nombre d’élèves (de 2 à 60 au maximum par implantation). La volonté d’installer du matériel informatique «neuf et de qualité» se doublait de celle d’en viser une utilisation optimale. Avec des machines reliées à un serveur pour créer un réseau et un accès à Internet, il était permis d’espérer un usage pédagogique innovant et créatif du dispositif informatique. Très vite, nous avons été forcées de constater que l’équipement était en lui-même insuffisant pour favoriser une telle ouverture et que la tâche la plus âpre consistait à faire saisir l’environnement informatique comme une ressource pour apprendre et faire apprendre.

Cyberclasse et savoirs nouveaux

Nos travaux s’appuient sur les données de l’AWT et sur les apports du groupe de recherche et d’actions collaboratives (GRaC), oeuvrant en partenariat avec l’Institut supérieur de pédagogie de la Province de Namur. Le GRac a tenté de découvrir dans quelle mesure les TICE induisaient des modifications de pratiques de classe. Une enquête par questionnaire, interview et observation a porté sur le recensement de technologies privilégiées, les souhaits en matière de formation et les apports au plan de la médiation des savoirs. Le premier volet de notre intervention concernera la cyberclasse. Nos constats nous conduiront à y prendre en compte des savoirs nouveaux mis en exergue par l’usage de ressources médiatiques et l’exploitation d’un environnement informatique à l’école primaire [CAPACCHI, 09]. Ces points d’attention mettront en lumière les occasions d’interactivité langagière offertes par ce dispositif et la relation autre aux savoirs. 

Il y a une dizaine d’années déjà, des travaux de [KARSENTI & al. 02], ont avancé l’idée que le fait de mettre en scène des objets technologiques dans une situation d’enseignement-apprentissage, ne débouche pas nécessairement sur une appropriation des outils et une amélioration du rendement pédagogique. Des essais prometteurs existent cependant. C’est ce que nous mettrons en évidence dans le second volet de notre intervention. Nous saisirons  la question: quels usages pédagogiques de nouveaux outils tels que le TBI  induisent-ils auprès des maîtres pour l’apprentissage du français au plan de l’oral? Nous livrerons le témoignage de deux approches observées en Hainaut et en province de Luxembourg et des pistes à destination des élèves et professionnels.