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L'art à l'oeuvre: Roms, la quête infatigable du paradis

Dernière mise à jour le 10 mai 2016

Pour terminer sa programmation semestrielle, l'UER Didactiques de l'art et de la technologie vous présente, du 2 mai au 30 juin, 10 photographies d'Yves Leresche, extraites de l'exposition de l'année passée au forum de l'Hôtel de Ville de Lausanne. Vous retrouverez d'ailleurs dans le cahier de l'UER "L'art à l'épreuve de la ville", une interview du photographe.

Après avoir travaillé comme graphiste dans diverses agences de publicité,Yves Leresche se converti à la photographie en 1991. Par où commencer pour parler de son travail? D’une simplicité et d’une authenticité rare, peut-être est-il d’abord nécessaire d’enfoncer quelques portes ouvertes avant de pouvoir entrer dans le vif du sujet. Les Roms sont une des populations les plus discriminées, pas seulement à Lausanne, mais dans toute l’Europe, y compris la Roumanie. Que ce soit dû à la stigmatisation des Roms par les médias, aux différences culturelles ou à la sensibilité personnelle, leur présence dans les rues de Lausanne en font jaser plus d’un et détourner le regard à bon nombre d’autres. Mais que savons-nous d’eux, en fait?

Si Yves Leresche ne se propose pas de répondre à cette question, il nous donne la pos- sibilité d’en savoir, ou d’en percevoir plus. Son travail d’immersion nous donne fait voir des scènes, des récits, bien différents et plus complets que ceux auxquels nous avons accès lorsque nous marchons dans la rue, pressés et soucieux d’autres choses que des deux francs que l’on nous demande. Des bois du Chalet à Gobet jusqu’en Rouma- nie, ces photographies et ces récits - loin de n’être que des images esthétiques, ou de simples anecdotes - sont des bouts de chemins et des bribes de vie qu’Yves Leresche a partagés avec eux, et qu’il partage maintenant avec nous. Ces dix photographies sont tirées de l’exposition Roms, la quête infatigable du paradis. Elle cristallise six ans du travail d’Yves Leresche et répond au changement de règlement sur la mendicité. Du 22 avril au 23 mai 2015, des photographies étaient exposées au Forum de l’Hôtel de Ville de Lausanne pendant qu’une vidéo voyageait à travers la ville, dans un petit espace d’exposition mobile.

L’artiste

Un tel travail peut enclencher un grand nombre de questions. L’artiste lui-même avait dit «J’entends déjà des gens jaser sur le budget et dire qu’il aurait pu servir à aider les Roms», mais il avait ensuite expliqué qu’il faut aussi savoir «se donner les moyens d’éclairer la situation». Les pratiques artistiques contemporaines sont nombreuses, et le choix du sujet, comme celui du médium ne sont pas anodins. C’est une posture d’artiste qui met le politique avant le poétique et qui tente de parler d’une réalité difficilement accessible. La photographie s’y prête à merveille, puisqu’elle est, au départ, le médium qui reproduit la réalité à l’identique. Éloigné d’une démarche scientifique ou de reportage, le photographe concède pourtant s’être tant rapproché des ces populations qu’il lui est difficile de montrer le contexte dans lesquelles elles évoluent.
Dans le cadre du cahier n°1 de l’UER qui accompagne l’exposition «L’art à l’épreuve de la ville», un interview du photographe avec un article sur le travail de médiation culturelle dans l’espace publique avec des classes a été réalisé par Tilo Steireif. Il est disponible auprès de l’UER Art et Technologie.

L’accrochage

Si nous n’avons pas la possibilité de mimer les mouvements des Roms comme l’a fait Yves Leresche avec son exposition, nous avons tenté par cet accrochage, d’induire un trajet chez le spectateur. La série de quatre images, visible en premier, concerne la même famille, entre la Roumanie et Lausanne; elle s’ouvre sur une photographie d’un homme, sur le chemin du départ, comme quittant les trois autres images. Il vous emmène vers une autre série de photos, prises uniquement à Lausanne. Vous y êtes chaleureusement accueilli par un vieil homme, que l’on retrouve en train de mendier devant United colors of Benetton, encadrant ainsi deux périlleuses situations, une intimité ouverte aux yeux de tous et un bout de plastique comme toit. A la gauche de cette série, deux photos en format portrait, prises en Roumanie, un peu à part, plus ouvertes, comme un regard que l’on n’a pas depuis nos rues.

Pistes didactiques

On peut commencer par questionner notre rapport affectif à ces images, nous deman- der comment elles nous font réagir, que provoquent-elles en nous? De l’admiration au malaise, en passant par la surprise ou la lassitude, de telles photos ne laissent pas indifférent.
On peut ensuite se tourner vers la qualité plastique des images, pourquoi ressent-on des sentiments plutôt que d’autres au contact de ces images. Est-ce le grain de la pho- tographie, est-ce le bleu pale et vaporeux de la brume, est-ce le cadrage?
On peut également interroger les rapports à la culture. Celui des images avec la culture ainsi que le nôtre avec la culture. Et cette culture, quelle est-elle? Une culture per- sonnelle, une culture citadine, un culture nationale, pourquoi pas européenne? Où se situent nos sentiments et nos perceptions par rapport à une culture personnelle, une culture plus large et ces images?

Informations pratiques

Du 2 mai au 30 juin
6e étage du bâtiment C33

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