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L'art à l'œuvre: La carte, une géographie de l’esprit

Dernière mise à jour le 4 juillet 2018

Au mois de mars, l'art à l'œuvre plonge dans les cartes et sonde le lien entre apprentissage et créativité. Découvrez ainsi les cartes de trois pays: celui de la Créativité, de l'Apprentissage et l'île de la Rencontre, de Gertrud Arnold Taha, dès le 2 mars, et le 24 mars en présence de l'artiste.

Gertrud Arnold Taha

La carte est une manière de représenter le monde, et ces figures de la Terre existent depuis l’Antiquité. Ptolémée établit en 150 après Jésus-Christ l’une des premières cartes du monde à Alexandrie. Ces représentations se transforment au fil des siècles avec l’évolution des croyances, des découvertes et des progrès techniques. Ces cartes combinent l’art et la science, l’imaginaire et la réalité. La carte de l’Utopie «lieu qui n’est nulle part» illustre les concepts présentés par Thomas More en 1518. La carte du Tendre est la carte d’un pays imaginaire appelé «Tendre». Réalisée au XVIIe siècle, elle retrace, sous forme de villages et chemins, dans une représentation topographique et allégorique, les différentes étapes de la vie amoureuse.

Mais pourquoi des cartes pour sonder le lien entre apprentissages et créativité? se demande Gertrud Arnold Taha. Dans un de ces petits textes qu’il adresse aux enseignants, Philippe Meirieu invite le lecteur à s’imaginer: «... l’extraordinaire angoisse que pouvaient ressentir nos ancêtres, qui n’avaient pas encore de cartes, face à un monde dont ils ne pouvaient avoir aucune représentation». Il conclut ensuite son texte sur les cartes géographiques en écrivant: «La carte c’est l’intelligence même: une abstraction qui, en paraissant nous éloigner du réel, nous y ramène. Une façon d’habiter intelligemment le monde. S’il y a, sans doute, autant d’histoires de cartes au trésor, c’est parce que la carte, c’est le trésor... Il faut passer beaucoup de temps sur des cartes, avec nos enfants en particulier: il n'y a pas de meilleur devoir de vacances.»
 Alors, plongeons dans ces cartes et partons au gré de nos pensées...

Une collaboration entre acteurs de divers domaines

Gertrud Arnold Taha nous explique la procédure mise en place pour réaliser ses cartes: 
«Étant moi-même enseignante dans le domaine de la créativité, j’ai commencé par une collecte d’expressions parmi des spécialistes du terrain et de la théorie, avant de me mettre au dessin. Lors d’une discussion en tête-à-tête d’environ deux à trois heures, j’ai questionné des personnes choisies, issues de divers domaines sur la créativité, les apprentissages et leur lien et je prenais des notes.
 Ensuite, à partir de toutes ces notes, pour chacune des trois cartes, une première liste de lieux a été réalisée. Rapidement, des groupes (analogies, thématiques) ont émergé et des contraires sont apparus; des idées phares ont été identifiées et des notions manquantes ont été ajoutées. Plusieurs personnes que j’avais rencontrées lors de la première phase m’ont aidé dans cette démarche.

Parallèlement, nous avons essayé d’associer des lieux aux expressions géographiques, de trouver des métaphores fortes, par exemple: Débarcadère vers le Futur, Rivière de l’Enthousiasme (canalisée quand elle entre dans le Centre commercial de l’Évaluation).»

Puis le dessin a commencé. À partir des listes, les grandes lignes sont apparues avec deux pays au bord de la mer avec un arrière-pays. 
Et puis une île, l’île de la rencontre, un endroit idéal avec beaucoup de moyens de transport. Ces cartes ont évolué de manière organique, chaotique et ont été réalisées sur une toile, pour rappeler les cartes de géographie des salles de classe. Des photographies sur aluminium sont présentées pour cette exposition.

Une performance interactive

Les trois cartes ont constitué le cœur d’une installation interactive et évolutive qui accompagnait le colloque Créativité et apprentissage, un tandem à ré-inventer organisé par la Haute école pédagogique du canton de Vaud en mai 2014. Pendant toute la durée du colloque, les participants ont pu intervenir sur celles- ci à l’aide de papier et de fils. L’intention de Gertrud Arnold Taha est de faire vivre ses images et de prolonger ses réflexions: 
«La réalisation des trois cartes permettait donc de transposer une réflexion (nourrie par de nombreuses lectures et de l’expérience) en intervention artistique et de susciter l’interaction avec le public. Elle offrait la possibilité de juxtaposer, de se confronter et de rencontrer différents termes issus de diverses théories mais aussi de la pratique.

Je souhaitais mobiliser les compétences qui se retrouvaient réunies autour du colloque et d’en laisser une trace ludique, de susciter les discussions. La forme choisie pour mon projet permettait en plus d’avoir la liberté de jouer avec les cadres, de se conformer à certaines règles qui y sont liées et de jongler avec leurs codes selon l’envie. Cette forme me paraissait juste pour un colloque scientifique interrogeant le lien entre la créativité et les apprentissages.»

C’est donc dans une visée interactive que s’inscrivent ces cartes. L’artiste nous interroge sur quelques principes qui fondent notre école et elle nous interpelle sur nos gestes. L’enjeu artistique de Gertrud Arnold Taha se situe dans la création d’une image qui évoque la notion de cocréativité.

Informations pratiques

Du 2 mars au 2 avril 2015
À l’entrée du couloir du 6e
Avenue de Cour 33

Artiste: Gertrud Arnold Taha
Titre de l'œuvre: "Le pays de la Créativité, le pays de l’Apprentissage et l’île de la Rencontre", 2014

Événément

Rencontrez l’artiste le mardi 24 mars de 12h15 à 13h45, en salle 614. Elle présentera sa démarche interactive autour de ses cartes. Inscription par mail auprès de nicole.goetschi-danesi(at)hepl.ch

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